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It takes two to tango"
20 septembre 2007 -- Stefan Grommen
Apem-Centric, si le son semble déjà familier, la connotation, elle, est négative pour tout le monde. Toutes les personnes concernées dans l'histoire se renvoient la balle et le curateur n'est pas non plus épargné par la critique. Une tentative de reconstruction...
Apem-Centric, si le son semble déjà familier, la connotation, elle, est négative pour tout le monde. Toutes les personnes concernées dans l'histoire se renvoient la balle et le curateur n'est pas non plus épargné par la critique. Une tentative de reconstruction...
Par Stefan Grommen
Le 5 juillet, Apem est déclarée en faillite. Il y a 9 repreneurs intéressés, dont 4 sont rapidement retenus par le curateur comme étant de 'sérieux candidats'. A savoir Belgacom, Esas, Osiatis et le groupe néerlandais Centric. Le paramètre le plus important dans la décision, est-il dit clairement, est le nombre de personnes reprises. Centric l'emporte et déclare accepter la reprise de 172 des 245 employés d'Apem. Pour les consultants d'Apem, les choses sont claires dès le début, mais pour 49 autres personnes, le silence se fait long. Sous la pression des syndicats, on apprend que ces 49 personnes ont été intégrées dans une nouvelle entreprise, Centric MIS Schelle, mais que celle-ci va être déclarée en faillite. C'est le début d'une série de discussions entre Centric et les syndicats qui n'aboutissent à rien, du moins jusqu'à la menace d'entamer des procédures juridiques. Finalement, Centric déclare être disposée à engager ces 49 personnes "non reprises" selon ses propres conditions et à leur offrir une compensation de 5.000 EUR. Sept personnes signent un contrat, les autres, soutenues par les syndicats, espèrent toujours (au moment où nous rédigeons ces lignes) que le tribunal leur donnera raison.
Préméditation
Pour Koen Dries, représentant du syndicat LBC-NVK du secteur de l'ICT, c'est clairement une affaire de juge. "On appelle cela une faillite frauduleuse. D'abord, ils disent reprendre 172 personnes, ensuite ils intègrent 49 personnes dans une entreprise, MIS Schelle, qui, d'abord, n'existe pas encore et qu'ils font ensuite immédiatement déclarer en faillite. Dans ce cas, nous exigeons aussi une importante indemnité de licenciement et de dédommagement. Et maintenant, Centric dit que ces personnes n'ont jamais été engagées, mais qu'elles peuvent signer un contrat? Absurde! Par ailleurs, Centric mentionne encore littéralement qu'elle versera 5000 euros de compensation, en provenance des Pays-Bas afin de contourner l'ONSS. C'est punissable! Son avocat doit être proche du désespoir."
Chez un autre candidat à la reprise d'Apem, Osiatis, on est surtout irrité. "Finalement, Centric prend tout le monde à contre-pied?, déclare Jan Vandebroek, directeur général d'Osiatis Belux. Je pensais qu'une telle construction (MIS Schelle, ndlr) était interdite et même impossible en Belgique. Je me demande comment ils ont pu faire cela. Une chose est certaine: cela doit avoir été fait avec préméditation. Un curateur doit quand même voir cela?"
L'enfer
"Orqua recherche 100 informaticiens", tel est le message, assez surréaliste dans ce contexte, que l'on peut entendre avant d'avoir en ligne David Van Waesberghe, directeur général d'Orqua Belgium, Centric Managed ICT Services Brussels and Antwerp. "Nous n'avons rien voulu faire d'illégal et nous pouvons le prouver, répond-il. Nous avions dit au curateur que nous voulions scinder Apem en un pilier 'outsourcing & services' et une autre entreprise comprenant les départements IMAC, 'labo' et 'field'. Nous avons cependant eu trop peu de temps pour régler les choses. Le curateur a envoyé une lettre beaucoup trop tôt à 172 personnes, alors que nous n'avions de solution que pour les consultants. Lorsque nous avons remarqué que le chiffre d'affaires qu'obtenait cette deuxième partie d'Apem était 5 fois moins important que ce qui nous avait été mentionné au départ, nous avons dit: laissons rapidement cette entreprise faire faillite. A ce moment-là, nous n'avions encore repris aucun de ces 49 travailleurs, nous avons cela sur papier. Plus tard, nous avons quand même essayé de proposer un contrat à ces personnes. Nous sommes donc droits dans nos bottes. C'est pourquoi les syndicats doivent arrêter de nous fustiger. En ce qui nous concerne, cela peut encore être réglé à l'amiable, mais 'it takes two to tango'. C'est surtout dans l'intérêt des victimes du mauvais conseil. Pour le moment, ça doit être l'enfer pour ces personnes. Ce sont des pauvres gens..."